Tes lèvres Bleuies de froid De ruisseau ébréché De baisers Plonger les mains Dans la neige Du matin Tes mains Sur mes seins Ensevelis De poudreuse Je veux t’aimer Je voudrais t’aimer Encore Jusqu’à ce soir Jusqu’à Noël Je voudrais retenir Les arbres de marcher Sur le chemin À demi nu Mais c’est impossible Au delà de la volonté Les étreintes Interdites Ont laissé du sang Anonyme Sur les troncs de rides Et de corbeaux Mon Amour Ces mots Si beaux Qu’on les murmure Sur les berges Des marelles D’enfant Je voudrais encore Serrer ton ventre Creux insoumis Dans mes bras Capitulés Boire à ton sexe Éméché Comme on boit Aux fontaines Des villages Je voudrais écraser Tes yeux Entre les pierres Planter des fleurs de glace Dans tes orbites Aux quatre vents Le hibou ne sait rien Des draps salis Entre toi et moi Même les coyotes Prennent des amants Tandis qu’à l’étage De la maison De bardeaux gris Ta femme écrit son nom Dans le givre Des vitres brisées…
Demain matin Il sortira peut-être Marcher dans la neige Jouissance Quand elle crisse Épaisse sous la semelle Quand le pas Dépucèle La virginité offerte L’odeur de l’air Métallique Immobile Après les heures passées À regarder tourner Les flocons ivres Ivre de ce mouvement perpétuel Il sortira peut-être Les sanglots gelés Des ruisseaux Et il laissera Ses empreintes Un collier de perles Sur le linceul À l’hymen brisé Il laissera ses empreintes Aussitôt recouvertes Par la prochaine tempête De neige insatiable Je pourrais alors lui dire que Ainsi la vie Qui tombe comme la neige Ainsi le temps Qui ne gèle jamais Recouvrent Nos traces pathétiques Nos non évènements Nos turpitudes Sans aucune importance Nos amours Aux filigranes fragilisés La neige est oubli La neige est pardon Demain matin Il sortira peut-être Et de très loin Dans ma tendresse Je le verrai de dos Avancer Dans la neige fraîche Avec cette innocence Des enfants un peu tristes.
Nous allons voyager, Mon Amour, et les mensonges seront sur le pont du bateau noir. C’est incongru, il me souvient ce soir, que tu voulais traverser l’Atlantique sur un cargo à bananes, à autre chose, à illusions.
Demain, un autre jour, jamais, nous regarderons l’aube anorexique mourir dans les vagues et dans nos enfers à quai. Ah, Mon Amour ! Il pleuvra dans tes yeux, parfois, parfois seulement, rarement, des averses de crocodile. Qu’importe si tu fais semblant, comme toujours. Cela me rassurait quand tu faisais semblant. Les mensonges tricotent des mitaines et je te promets, je le vendrai, je le vendrai, notre amour qui ne vaut rien, aux enchères des banquiers impuissants quand nous serons au bout du voyage.
Mais Mon Amour, Mon Pauvre Amour, Mon Véritable Amour, au bout du voyage, nous y sommes quasi !
Ma chair tombe en miettes de ma jeunesse sèche; vanité, memento mori. Et toi, Chéri, des branches mortes qui te sont venues à la place de ces mains que j’ai tenues, sur lesquelles j’aurais dû pleurer, pour y laisser comme une alliance adultère. Des branches mortes…les mêmes que celles qui étaient venues à ton cœur immobile, il y a si longtemps !! Mais, maintenant !! Ces doigts de platane quand tu joues Debussy sur un piano désaccordé !! Et nous qui ne sommes même plus accordés au diapason des tendresses !!
Ne restons pas là, sur le pont, Mon Amour. Les mensonges ont une érection fugace. On aperçoit déjà les côtes à feu et à sang. Ne restons pas là, Mon Amour ! Les goélands de haute mer vont bouffer ce qui reste de ton regard qui ne me regarde pas.
Et je vais finir, pour tuer le temps, par me jeter pour de bon, dans le sillage blanc d’écume nuptiale et de sperme que le navire abandonne derrière lui, quand il viole l’océan, en toute impunité.
Mon Dieu, qu’est-ce que j’ai pu t’aimer ! Il re reste plus rien, pas même une gorgée de sable !!
Musique de fond : The Sound of the Silence/ Version de Disturbed.
L’univers de la Fantasy qui est, à n’en pas douter, un des terrains de jeu favori de l’art numérique, ne m’est pas vraiment familier. Mais, comme j’aime découvrir, j’y ai fait quelques timides tentatives… Mais, vite, la fantasy rejoint mes tendances naturelles au surréalisme beaucoup plus sombre…
« Inside/Outside » combine la technique de la double exposition que je pratique maintenant, depuis pas mal de temps et une technique photographique; la photographie ICM dans laquelle je fais mes tout premiers pas balbutiants…
Derrière les rideaux tirés De l’été Le souffle bleu de la brise J’aime à t’écrire Tu es loin Au-delà des vagues De longues lettres Des tiges Florales je t’aime Derrière les rideaux tirés De l’été Brahms sur le piano Intermezzo Les touches noires Je te caresse en rêve Entre deux vents Ta photo sur l’ordinateur Derrière les rideaux tirés De l’été Quand toucherai-je Ta main Comme on touche Des vers libres Je voudrais t’embrasser Derrière les rideaux tirés De l’été Ton cheval Qui marche dans la neige Raconte moi encore Entre les lignes Des courriers électroniques T’aimer t’aimer Rhapsodie Derrière les rideaux tirés De l’été…
L’automne nous reviendra Café crème à Paris À l’ombre des feuilles mortes Du Musée de Cluny L’automne nous reviendra Quai de la Mégisserie Comme un vol de pigeons Au large du Pont des Arts L’automne nous reviendra Les chaises vertes du Luxembourg Et le goût blanc sucré Des allés qui se perdent L’automne nous reviendra Un bateau en papier En croisière sur la Seine Le zouave le nez au vent L’automne nous reviendra Les frissons brumeux Square Painlevé Les néons rouge des cinémas L’automne nous reviendra Accordéon à La Huchette Baiser volé Un sorbet chez Berthillon L’automne nous reviendra Mais derrière le rideau tiré Toi Mon Amour Tu ne reviendras pas.