Le silence
De sable
La prière
Qui se dépose
La solitude
Accueillie
Le calme
Sur la branche
Le déclin
Des attentes
Les désirs
Qui renoncent
L’amour
Sans un amour
La mort
Sourit
La douceur
De l’instant vide
Laisser faire
Laisser partir
La paix.

Le silence
De sable
La prière
Qui se dépose
La solitude
Accueillie
Le calme
Sur la branche
Le déclin
Des attentes
Les désirs
Qui renoncent
L’amour
Sans un amour
La mort
Sourit
La douceur
De l’instant vide
Laisser faire
Laisser partir
La paix.

Demain matin
Il sortira peut-être
Marcher dans la neige
Jouissance
Quand elle crisse
Épaisse sous la semelle
Quand le pas
Dépucèle
La virginité offerte
L’odeur de l’air
Métallique
Immobile
Après les heures passées
À regarder tourner
Les flocons ivres
Ivre de ce mouvement perpétuel
Il sortira peut-être
Les sanglots gelés
Des ruisseaux
Et il laissera
Ses empreintes
Un collier de perles
Sur le linceul
À l’hymen brisé
Il laissera ses empreintes
Aussitôt recouvertes
Par la prochaine tempête
De neige insatiable
Je pourrais alors lui dire que
Ainsi la vie
Qui tombe comme la neige
Ainsi le temps
Qui ne gèle jamais
Recouvrent
Nos traces pathétiques
Nos non évènements
Nos turpitudes
Sans aucune importance
Nos amours
Aux filigranes fragilisés
La neige est oubli
La neige est pardon
Demain matin
Il sortira peut-être
Et de très loin
Dans ma tendresse
Je le verrai de dos
Avancer
Dans la neige fraîche
Avec cette innocence
Des enfants un peu tristes.

My corpse is in the lake
My corpse is smiling at you
When you come for a walk
On Sundays
My Love…
My corpse is in the lake
Dancing with you
At night
Between the waves
My Love…
My corpse is in the lake
My corpse is kissing you
In winter
When no one is looking
My Love…
My corpse is in the lake
My corpse is wedded to you
Forever and a day
As the song goes…
Forever and a day…
My white lace is in shreds
My Love…





Insanity solitude hunger
Forlorn belfrey
Nettles dust fall
Bleeding barbed wire
Heart clock dismanteled
The stutter of a guitar
Breast skin drive
Suspended fog
Inevitable rust scream
Fatal knives
Swollen confusion tears
Music of Dorian Gray
Love sperm butterflies
Unachieved poetry
I you she they
Them without us
Spiders pillow sleep
No hope
Cancer kiss embrace
No desert.

Love live love
My head on your shoulder
My beheaded head on your shoulder
My beheaded heart in your hand
We never know
Some dreams come true
Not that many…
Love live love
My violin in the grass
My guitar out of tune
My mind out of tune
Burning pianos
In your dormant skies eyes
Who knows the truth ?
Love live love
Running away
From a prospective brook
From an invented happiness
A slip siding away delusion
We’ve been listening
To too many songs
Everybody knows that
Love live love
Your deserted shoulder
My head in my backback
I’m itchhiking back
To where I came from
Before I drew the picture
To HELL !

Je me raconte, me déshabille
Au strip tease de l’écriture
Je me dénude
Sous les spotlights
Des mots et des virgules
Écrire
Écrire est impudeur
Écrire est indécence
Écrire est un peep show
Et les voyeurs
Glissent un billet
Dans les bas noirs
De mon âme qui s’exhibe
Pole dancer
Des vers et des métaphores
La chair du poète est triste
Alors,
Je vous en prie
Ne me demandez pas
De me dire
Au quotidien du café crème
Ne cherchez pas à savoir
Le visage
Derrière le maquillage
De la pute
Au cul en plume
De plume et d’encre
Laissez moi me taire
Me fondre
Oublier
M’oublier…

J’ai perdu mon cœur
À la guerre
Comme on perd un œil
Une jambe
Depuis
Je vais de ville en ville
Je marche
J’use les semelles
De ma vie
Jusqu’à la corde
Je suis de ces pierres
Qui n’amassent pas mousse.
J’ai perdu mon cœur
À la guerre
Comme on perd un espoir
Ses illusions
Depuis
Je ne passe jamais
Deux nuits
Dans le même lit
Et quand on sait mon nom
Je disparais pour toujours
Je suis de ces pierres
Qui n’amassent pas mousse.
J’ai perdu
Mon coeur
À la guerre…
Je suis de ces pierres
Qui n’amassent pas mousse.

Il marche en noir
Boulevard Saint Michel
Il marche dans les feuilles
Mortes
Je le suis
Je presse le pas
Mais
Comme dans les rêves
Mes jambes
M’obéissent à peine
Va t-il tourner dans La Huchette
Non il poursuit
Son chemin
Comme dans les rêves
Je voudrais l’appeler
Toi ! Toi ! Toi !
Mais ma voix
M’obéit à peine
Et mon murmure s’étrangle
Dans les rumeurs du boulevard
Le long manteau noir
La casquette
Je ne le perds pas de vue
Mais les passants eux
Ne le voient pas
Ils passent au travers de
Lui
Sans même s’excuser
Il a tourné
Je sais où il va
Il va à l’hôtel
Je le laisse prendre de l’avance
Je le rejoindrai
Un peu plus tard
Je reprends haleine
Quelques gouttes de pluie
Ou de neige fondue
Rue du Sommerard
L’ hôtel
Les géraniums d’arrière saison
Comme hier
Comme autrefois
La chambre
Au quatrième étage
Pousser la porte
Chéri Mon Amour
Je suis là
Mais le grand lit est
Tiré
Blanc comme un linceul
Et vide…

