Mon Jardin

Mon jardin
A été arraché
À la mer
Qui le tenait
En haute écume
Aux sables mouvants
Aux pâleurs des vents
Qui s’écrasent dans la baie
D’algues souples et de nacre
Mon jardin
N’est plus
Plus que ses branches folles
Au bout de mes vieux doigts
Plus que l’ombre du saule
Qui bat dans ma poitrine
Plus que le rouge des framboises
Entre mes paupières organdis
Mon jardin
Où je t’avais aimé
Frôlé
Rêvé
Manqué
Perdu
À l’ombre de l’été aux embruns
Ou des pluies tièdes
Sur la roseraie dégoulinée
Mon jardin
Dérobé aux tempêtes
Aux assauts violines
Des vagues rancunières
Mon jardin
La maison
Dans les dents du bulldozer
Ta chambre
L’édredon de cretonne
Et puis le bruit du portillon
La rouille de ma jeunesse
Qui claque
La chamade…

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