Mauve

Piccadilly Circus, poussière de l’été, poussière de la fin de l’après-midi. Mauve, Mauve, sa robe légère et ses festons, grâce de la jeunesse puissante mais qui, sans le pressentir, pourrit déjà, par les racine aux tréfonds invisibles de la terre.
Mauve vieillie mais encore Mauve au fond d’elle même, quand l’avion fatigué frôlera, dans la nuit,  la mer muette, la baie éclairée d’orange de San Francisco.
Elle est ainsi Mauve, sans doute déchirée entre les hommes qu’elle aime et ceux qu’elle n’aime pas mais qu’elle laisse mettre le pied dans la porte, tels des vendeurs d’aspirateurs.
Cela devait arriver, un orage éclate, lave la poussière de Londres. L’eau de pluie est chaude et sent bon. Une odeur verte provisoire.
Mauve dans sa robe trempée. Le bout insolent de ses jeunes seins qui perce le coton vaincu. Yvan qui lui donne son K way, dix fois, vingt fois trop large. Comme Michael lui prêtera son blouson surdimensionné quand Mauve frissonnera dans les brumes d’août de Baker Beach quand le Golden Gate se gommera complètement dans ce brouillard opiniâtre.
Elle est ainsi Mauve. À porter les habits trop grands pour elle des hommes…
Mauve à Piccadilly rit sous l’orage qui passe trop vite… Mauve est bien avec Yvan. Elle en oublierait presque l’autre qu’elle n’aime pas et qui attend, quelque part sur la côte…Faversham, Whitstable, Herne Bay, Birchington on sea…
Le parfum du K way dans le parfum de la pluie.
Mauve à Baker Beach, pense à l’Autre, l’Autre qu’elle aime même si, pour rien au monde, elle ne l’écrirait sur le sable !!
Mauve qui porte le blouson d’un homme qu’elle n’aime pas et dont elle tient la main, devenue poissée de brouillard.

Laisser un commentaire

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer