Sans te retourner…

Je te suis
Tu ne peux plus me voir
Tu ne peux plus m’entendre
J’ai la légèreté invisible
Des spectres tristes
Je marche derrière toi
Dans les herbes
Au matin qui s’ébauche
À la journée d’été
Avec le temps
Neige après neige
Tu t’es un peu voûté
Courbant ta stature
Comme se courbent les arbres
Je voudrais tant…
Tant…
Mais même si je te touchais
Même si je posais ma main morte
Sur ton épaule
Tu ne le sentirais pas
Un cri de chouette dans le lointain
Avant que le coq ne chante
Tu m’auras trahi trois fois
Dit Jésus à Pierre
Si seulement
Tu ne m’avais trahie
Que trois fois !!
Tu ne te retournes pas
Pourquoi le ferais-tu
Tu marches vers la forêt
Je voudrais tant…
Tant…
Encore une fois
Voir ton visage
Baigné de rosée
Si le mien l’est de larmes
Et le baiser
Comme on se noie
Comme on se pend
Et que l’on regrette
Mais je te laisse me devancer
Me laisser en arrière
Marcher vers ton propre
Avenir ton propre
Destin
Tu laisses quelques empreintes
De pas sur la berge escarpée
Du ruisseau
Maigre en août
Hier soir
Il y a eu un orage sec
Électrique
Ce matin
Juste le battement creux
De ton cœur vide
À la manière des échos.

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